L'ADMR continue à veiller sur ses bénéficiaires
(06-05-2020)La crainte d’être contaminé, l’isolement généré par le confinement sont autant d’éléments qui pèsent sur le quotidien des personnes les plus fragiles. Dans ce contexte, les visites de l’AMDR sont des moments importants. Nous avons suivi deux employées sur le terrain.
Lorsqu’elle descend de la voiture pour sa première visite à Praz-sur-Arly, Annie Danton a déjà son masque sur le visage. L’habitude est déjà bien prise, comme d’autres mesures destinées à protéger les bénéficiaires autant que soi-même.
« Au début, cela les a un peu offusqués de nous voir arriver avec un masque et d’enfiler des protections. Mais, avec le développement de l’épidémie, tous ont compris l’importance de ces précautions » explique Annie Danton, qui travaille pour l’ADMR (Aide à Domicile en Milieu Rural) de Megève depuis 14 ans, d’abord en tant qu’aide à domicile puis en tant qu’auxiliaire de vie depuis 9 ans.
Malgré son expérience, la gestion de cette épidémie est un bouleversement. « Les gens sont stressés et nous devons les rassurer… bien que la situation nous stresse aussi ! Heureusement, nous n’avons pour l’instant pas eu de cas de Covid, ni chez les patients, ni chez les collègues. »
L’ADMR a réduit ses prestations, se concentrant sur celles jugées essentielles pour limiter les contacts (le ménage, par exemple, n’est plus assuré).
Mais, pour les bénéficiaires, c’est déjà une bouffée d’oxygène. En ces temps de confinement, c’est parfois leur seul contact avec l’extérieur ou presque. Même la famille ne peut guère leur rendre visite, sauf urgences.
« Ils apprécient donc que nous soyons toujours à leurs côtés. En revanche, nous restons moins de temps chez eux du fait de la limitation des prestations… » Un crève-coeur pour Annie, qui a choisi ce métier pour le relationnel qu’elle tisse avec les patients.
« C’est un métier où l’on se sent utile, qui demande de l’autonomie. Il est aussi intéressant car chaque personne a des besoins différents. » Au total, Annie rend visite à une dizaine de personnes par jour.
Si les soins sont une grosse part de l’activité de l’ADMR, le portage des repas est également un service apprécié des personnes âgées ou dépendantes. Deux employés assurent les livraisons, dont Blandine Périnet. « Cela représente 330 repas par semaine sur les 5 communes que dessert l’ADMR. Ils sont fabriqués au lycée professionnel de Combloux en privilégiant les circuits courts » précise-t-elle.
A Praz-sur-Arly, six personnes sollicitent le service. Parmi elles, M. et Mme Chêne, ravis ce jour-là d’avoir la visite de l’ADMR et de Monsieur le Maire qui assure le reportage. « Nous apprécions beaucoup ce portage des repas à domicile, que nous utilisons depuis plusieurs années. C’est très bien. »
L’ADMR livre 5 jours sur 7 (ils apportent les repas du week-end à l’avance, les jeudis et les vendredis). Le rythme n’a donc pas changé depuis le confinement, si ce n’est que les mesures de protections se sont accentuées et que les agents n’entrent plus dans le domicile des bénéficiaires. « Nous avons donc réduit le relationnel, à regret, mais nos visites quotidiennes permettent néanmoins de garder un oeil sur les personnes et de nous assurer qu’ils vont bien car nous remettons les plats de main en main malgré tout » explique Blandine.
Un aspect pour le moins précieux en ces temps où l’isolement devient aussi problématique que le coronavirus lui-même. Une vraie valeur ajoutée de l’ADMR qui espère pouvoir redéployer dès que possible l’ensemble de ses services. On ne peut donc que saluer le dévouement de son équipe, qui reste, elle aussi, au « front » pendant l’épidémie.
Photos : Y.Jaccaz
